On ne vous remerciera jamais assez pour votre générosité, votre constance et aussi votre réactivité : en effet, nos demandes varient un peu d’une maraude à l’autre et vous répondez toujours précisément à nos demandes spécifiques et cela nous permet de répondre au mieux aux besoins des migrants !
Voici les témoignages de trois maraudeurs du 8 février :
Gérard, organisateur de la maraude :
Une maraude étonnante. Lors de la préparation de la maraude, je regardais tous jours la météo qui annonçait une forte pluie sur Vintimille. Il n’en a rien été…
Cette distribution de nourriture s’est passée dans la convivialité avec beaucoup d’échanges, de sourires, de remerciements.
Admiration pour ces jeunes qui ont déjà rencontré les pires épreuves et qui croient à l’avenir. Ils aspirent tout simplement à une vie meilleure… n’est-ce pas légitime ? Ils ont largement remercié pour le plats chaud préparé par Shara, pour notre présence. Cela a été un moment de détente pour eux, avant d’aller retrouver leurs abris sous le pont, dans le froid, au milieu des rats…
On sait pourquoi on est là !
Bernard :
Atmosphère sourde, lourde, angoissante, de se retrouver face à ce cimetière de Vintimille. Il faut dire que deux jours plus tôt, ce 6 février, j’ai participé à la Commémor’Actions à la frontière entre Menton et Vintimille, pour honorer, dans le cadre de cette journée internationale, la mémoire de toutes les personnes décédées à cause des frontières, dont 49 sur celle de Vintimille depuis 2016 … Et ce matin même avaient lieu les funérailles de Yonas, jeune Erythréen de 26 ans, décédé quelques semaines plus tôt, dernière victime de la frontière de Vintimille.
Alors, oui, j’étais à la fois triste et en colère en arrivant sur ce parking de Vintimille. Ce soir, je suis posté à l’accueil et à la distribution des sacs de denrées pour le repas du lendemain. Certains migrants sont taciturnes, parfois l’air hagard, le regard éteint plein de tristesse, d’absence, d’éloignement. Mais la plupart sourient lorsqu’on leur dit “bonjour”, discutent brièvement car ils sont dans la file, ouvrent discrètement mais avec curiosité, leur sac de victuailles.
La distribution s’est déroulée très rapidement, car les migrants n’étaient qu’une soixantaine environ. On avait ce soir beaucoup de produits frais “en vrac”, car les dons recueillis le matin ont été abondants, et tout est parti, ce qui montre combien les migrants ont faim et sont demandeurs de denrées supplémentaires. C’est vraiment une bonne formule que de pouvoir leur proposer ainsi ce petit supplément qui leur permet également de choisir ce dont ils ont envie.
Du coup, certains sont restés un peu avec nous, après la distribution, autour d’une tasse de thé ou de café. Il régna alors une ambiance conviviale, amicale, presque familiale, alors que nous discutions avec Jawad, présent à Vintimille depuis bientôt 4 ans, content que ses deux frères qui travaillent en Espagne soient venus lui rendre visite. Malheureusement, il s’est fait voler son téléphone en allant les chercher à la gare, et nous n’avons pas pu lui en fournir un pour le remplacer.
Mais, en fin de soirée, les rats sont apparus sur le parking, comme pour nous rappeler à la réalité d’une situation terrible pour tous ces migrants qui survivent sous ce pont à Vintimille.
Et Françoise :
Ce samedi notre quotidien ordinaire s’est mélangé pour quelques heures aux histoires de vies peu ordinaires. Chaque regard croisé a une histoire différente à raconter, unique. Une nouvelle fois nous étions ce soir un petit groupe uni auprès d’eux. Grâce aux valeurs que nous défendons et à la générosité de vos dons, au temps que vous offrez à travers l’association, nous pouvons leur offrir une pointe d’un soutien moral, une aide à tenir, un peu de confort, un repas équilibré bien épicé, les protéger un minimum du froid de cette prochaine nuit qui ressemblera à tant d’autres. Peut-être aussi leur laisse-t-on un peu de force, un peu d’espoir pour plus tard.
Mais parfois tout s’arrête brutalement. Au cimetière juste en face de la distribution repose loin des siens, depuis ce samedi, le jeune Erythréen de 26 ans, YONAS, mort comme tant d’autres à cause d’une frontière fermée.
Petit rappel : Pays de Fayence Solidaire a désormais un site (voir ci-dessous) où vous trouverez tout ce qui concerne l’association, mais aussi des informations sur d’autres associations et sur les migrations en général.
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Les prochaines collecte et maraude auront lieu le 8 mars et seront organisées par Bernard Louis.
Si vous voulez participer à la collecte, à la cuisine et/ou à la maraude (être adhérent, pour bénéficier de notre assurance), merci de le contacter avant le 22 février : b.louis.2@orange.fr ou par téléphone : 06.71 .93.55.33
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