Chers vous tous,
Nous étions du canton une dizaine ce dimanche 8 juin 2025 lors de la marche blanche en hommage à Hichem. Ce fut un moment de recueillement entouré de personnes venues de tous les horizons. C’était fort..
Ci-dessous un petit texte écrit par Félix :
Nous étions près de 1600 au rendez-vous donné par les proches d’Hichem Miraoui devant le salon de coiffure où il travaillait. Dans la foule compacte, recueillie dans la pensée et le sentiment de compassion pour Hichem, pour sa famille, de très nombreux fils et filles d’immigrés installés au Puget et dans les communes voisines. Hichem avait quitté son pays, la Tunisie, il y a quelques années parce qu’il espérait un avenir meilleur en France. Il était le frère des migrants que nous essayons d’aider à Vintimille. Il avait trouvé sa place dans la population du Puget où nombre d’habitants ont, pour lui, témoigné de leur estime. Un cousin d’Hichem, employé communal au Puget, est monté sur un piédestal improvisé. Sans micro, il s’est adressé à la foule, d’une voix d’abord étouffée par l’émotion, puis soudain, forte, audible : « Ce crime est insupportable pour chacun de nous. Il y aura un temps pour la justice. Pour Hichem, pour le respect de sa mémoire, je demande maintenant le silence. » Une rumeur lointaine, à l’opposé de la rue, s’est tue ; des élus présents, députés, maires, dont celui du Puget, ont enlevé leur écharpe et se sont fondus dans la foule. 1600 personnes, anonymes, recueillies, se sont mises en marche derrière les proches, les amis, porteurs d’une banderole, ˝ Repose en paix Hichem enfant au grand cœur adopté par le village ˝. Nous sommes allés jusque sur le parvis de la mairie près de la ˝ fontaine du partage ˝ sous les symboles de notre République. Un fils d’immigré a entonné la Marseillaise reprise en chœur par la foule. Aux nombreux journalistes qui le pressaient, le cousin d’Hichem, applaudi, a clamé haut et fort pour que chacun entende : « Nos différences sont notre richesse ! ». Non loin, un marocain de l’amicale des marocains de PACA a déroulé une petite banderole où il avait écrit : ˝ Non au racisme, non à l’antisémitisme, non à la haine, non à la discrimination. ˝ Nous sommes restés un long temps ainsi, dans l’échange, dans le partage de ce besoin de fraternité. C’était un moment, profond, émouvant. Il nous fallait être là pour dire : « Nous partageons votre douleur, nous sommes avec vous, personne ne peut accepter que l’on meure pour sa couleur de peau, pour son origine, pour sa différence. »
Félix
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