Bonjour à toutes et à tous,
Bernard, organisateur de la maraude :
Cette nouvelle maraude a pu avoir lieu grâce à la fidélité de nos donateurs et de nos bénévoles ; vos dons, votre engagement et votre implication sont indispensables à la poursuite de notre action.
Lorsque nous sommes arrivés sur le parking, avec un peu de retard, on a tout de suite senti qu’il y régnait une certaine tension, car certains migrants s’interpellaient bruyamment. Nous avons alors installé rapidement le dispositif de distribution. Pendant ce temps là, Gérard a transféré de sa camionnette vers le véhicule des bénévoles de l’association NNK un important chargement de vêtements, chaussures, couvertures, serviettes de bain, produits divers, qui seront ultérieurement remis par leurs soins aux migrants.
Nous avons délivrés ce soir 70 repas chauds préparés par Eric et son équipe. Au menu : merguez, carottes, poireaux, navets, choux, courges, oignons, pâtes, épices … Plusieurs migrants sont venus féliciter les cuistots !
La distribution des 80 sachets de denrées non périssables, des produits d’hygiène et des vêtements a été assez rapide, la soixantaine de migrants se succédant calmement dans un flux continu.
Témoignage de Martine :
Je n’étais pas venue depuis quelques mois. Et j’ai été frappée par la détérioration de la santé des anciens qui stagnent à cette frontière. Notre Zébulon a pris 20 ans sur le visage… Par contre il se déplace très bien avec son pied plâtré et ses béquilles. D’autres ont perdu des dents et les sourires sont devenus plutôt tristes. La famille péruvienne est encore là !! Depuis l’été avec leurs 2 enfants. Une sensation de misère qui s’enkyste.
Policiers et militaires bien plus nombreux que cet été.
J’étais à la distribution de thé et café. C’est une place un peu particulière (qui me convient) mais ils arrivent après être passés à toutes les tables pour le repas, le sac repas du lendemain, l’hygiène, les vêtements… Les bras encombrés de sacs et difficilement une main libre pour tenir leur gobelet. Et bien sûr, tout le monde leur a demandé leur, nom, leur pays, parlé un peu avec eux. Arrivés au café, ils ont hâte de se poser pour manger chaud. Donc le contact est surtout en sourires et jeux d’équilibriste pour ne rien renverser. Mais ce contact est agréable et ils semblent plutôt comblés de la générosité de cette maraude.
Je suis donc repartie, comme toujours, vers mon monde confortable et sécure avec cette émotion ambivalente : contact agréable mais misère insoutenable, culpabilité et colère, tristesse mais « ne lâchons rien ».
Encore toutes mes félicitations aux Pays de Fayence, et je reste à disposition en fonction des besoins pour les distributions.
Témoignage de Gérard W. :
Aujourd’hui, des milliers de migrants fuient la guerre, la misère ou les persécutions. Ils arrivent dans nos pays, non par choix, mais par nécessité. Pourtant, ils sont trop souvent accueillis par la violence, l’indifférence ou le rejet.
Nous ne pouvons plus détourner les yeux. Nous ne pouvons plus accepter que des hommes, des femmes, des enfants meurent à nos portes, faute de solidarité ou de volonté politique.
Lors des maraudes, notre mission est de leur tendre la main, être à leur écoute, leur apporter un peu de réconfort avec un repas chaud, des produits d’hygiène et des vêtements chauds.
Merci à nos donateurs qui par leurs soutiens, nous permettent d’être présents sur Vintimille.
Témoignage de Rosario : Petit retour sur la maraude du 3 mai :
Électrique dès les premières minutes…… en effet quand la voiture de No Name Kitchen se positionne à côté de la mienne pour transférer des sacs de vêtements, un pakistanais qui est stable a XXMIGLIA depuis des années et probablement sous effet de ‘stimulant’ a insisté lourdement, d’abord avec moi puis avec la jeune fille de NNK, pour avoir un pantalon. Impossible de lui faire comprendre que ce n’était pas possible, car ça aurait donné aux autres un motif de venir en nombre, jusqu’à ce que Filippo le prenne à partie un peu moins diplomate que moi, et là le clash, qui se termine avec le début de la distribution.
Distribution bien organisée par Bernard et bien tranquille finalement.
Pas mal de jeunes erythréens plus les habitués de chaque maraude, quelques cas de dermatose parmi les migrants, que Claude a soigné, en donnant des crèmes apaisantes que l’ on avait dans la caisse.
Notre mission est d’apporter un peu de réconfort matériel et moral dans ce lieu sordide et vide de toute humanité, mais nous devons rester vigilants et fermes car il y a des personnes qui sont définitivement stables à XXMIGLIA qui cherchent à profiter de notre maraude pour en faire un marché parallèle.
Et de Bernard :
Le poste de rechargement des téléphones a été utile ce soir, et a permis de dépanner quelques migrants. Parmi eux, Omarzai, un jeune afghan, m’explique en français d’une voix très douce qu’il a séjourné pendant deux ans à Colmar. Mais, ne parvenant pas à y obtenir « les papiers », il a décidé de venir tenter sa chance ici en Italie en espérant que les procédures y seront plus faciles. Mais lui même estime que la probabilité d’y parvenir est très faible.
Les vêtements mis de côté pour les très jeunes enfants du jeune couple de Péruviens ont pu être remis à Philippo qui en fin de soirée les a raccompagnés à leur logement situé à plusieurs kilomètres du parking.
Au fil des mois et des années, de nombreux visages nous deviennent familiers. Mais il y avait aussi ce soir beaucoup de très jeunes gens qui semblaient être arrivés récemment.
Depuis de longs mois, une femme est présente sur le parking, souvent avec un chariot ou quelques valises. Jusqu’à présent, elle se tenait toujours solitaire, à l’écart, comme enfermée dans une sorte de mutisme. Pour la première fois je l’ai découverte plus détendue, discuter avec d’autres migrants, ce qui m’a conduit à dialoguer avec elle. Elle parle un peu le français, déclare s’intéresser à l’apprentissage des langues et avoir travaillé pour une grande organisation humanitaire. Je ne parviens toutefois pas à la comprendre totalement, et à savoir si elle parle d’une expérience passée ou d’un souhait pour le futur …
Il est triste de constater les dégâts de l’alcool ou de la drogue sur certains migrants. En fin de soirée, Christine soigne l’un d’entre eux qui ne parvient même plus à rester assis sur le tabouret utilisé par les patients. Lorsque nous partons, il git pratiquement à même le sol du parking, avec pour seule protection son duvet.
Les prochaines collecte et maraude auront lieu le samedi 31 mai et seront organisées par Gérard Wolles.
Si vous voulez participer à la cuisine, à la collecte et/ou la maraude (pour cette dernière, il vous faudra être adhérent, pour bénéficier de notre assurance), merci de le contacter avant le 18 mai par courriel à : gerardwolles@icloud.com ou par téléphone au : 06.03.09.16.65
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