








Calendrier prévisionnel des prochaines collectes et maraudes pour l’année 2025 :
- Samedi 20 septembre : organisée par Françoise
- Samedi 18 octobre : organisée par Bernard
- Samedi 15 novembre : organisée par Gérard T. et Véronique
- Samedi 13 décembre : organisée par Bernard
Pour pouvoir organiser ces maraudes dans les meilleures conditions possibles, merci de nous faire savoir votre souhait de participer à une maraude au plus tard quinze jours avant celle-ci.
Comptes rendus des maraudes de 2025 :
Prochaine maraude : 20 septembre 2025
*
Compte rendu de la maraude du 23 août 2025
Maraude : 23 août 2025
Bonjour à toutes et à tous,
Shara, organisatrice de la maraude :
Samedi 23 août une petite équipe de 7 bénévoles s’est rendue à Vintimille dans l’après-midi pour une maraude un peu “Rock & Roll”!!
Nos véhicules étaient entièrement chargés de nourriture, de boissons, de produits d’hygiène et de vêtements, ainsi que de fournitures pour No Name Kitchen, l’ONG que nous soutenons à Vintimille.
Nous avons rapidement déchargé la camionnette et commencé à servir de la nourriture à la myriade de personnes affamées qui attendaient leur tour devant Danielle et Cyprien. Françoise leur avait préparé des tranches de pastèque qui ont disparu en un clin d’œil.
Véronique et moi avons fait de notre mieux pour nettoyer les pieds infectés d’un Erythréen qui venait d’arriver de Libye. Il a réussi à expliquer que ses pieds étaient infectés à cause du mélange d’eau salée et de diesel qu’il avait dû supporter dans le bateau lors de la traversée vers l’Italie. Nous lui avons expliqué qu’il avait besoin de soins médicaux et qu’il devait consulter les médecins présents à Caritas un lundi matin.
Pendant que nous nous occupions de lui, la situation à la station de recharge de téléphones devient difficile – les tensions étaient vives et les rivalités entre les différents groupes ethniques s’exacerbent lorsqu’un téléphone devient le bien le plus précieux que vous ayez et que les conditions dans lesquelles vous vivez sont si sordides. Un Afghan installé à Vintimille depuis un certain temps n’a pas retrouvé son téléphone dans la confusion et était visiblement désespéré – tous ses documents étaient stockés sur son téléphone et il était perdu sans lui. Nous lui avons promis de le remplacer et c’est ce que nous avons fait aujourd’hui. Il nous a remerciés de tout cœur, en s’excusant de ce qui s’était passé (il n’a pas à s’excuser!) et en nous remerciant à plusieurs reprises.
Nous avons quitté Vintimille le cœur lourd samedi soir, mais le sourire d’Aman aujourd’hui nous a réconfortés un peu.
Maintenant je laisse la parole à Véronique et Cyprien, notre nouveau maraudeur.
Véronique :
Aller en maraude à Vintimille, c’est aller à la rencontre de damnés de la Terre. À côté de ceux que la vie a broyés et qui sombrent, il y a ceux qui restent patients et doux, comme cet homme qui vient plusieurs fois nous dire:”t’inquiète, t’inquiète”, en voyant notre inquiètude face aux dérapages de certains migrants. Il cherche à nous rassurer, nous qui avons tout, et lui qui n’a rien …….
Cyprien :
Un baptême du feu très chaud.
Arrivé au dépôt dans l’après-midi, ma première découverte de l’association fut celle de ses bénévoles : engagés, dynamiques et avenants.
Et en même temps celle de cette caverne d’Ali Baba : des dizaines de cartons récoltés, amassés, marqués et rangés par ces mêmes bénévoles.
On charge on charge et je ne sais pas encore que ce mot sera le thème de la soirée.
Puis nous voilà sur l’autoroute et je me retrouve dans la voiture avec Françoise et Véronique, nous apprenons à nous connaître et elles me brief sur la soirée.
Je me dis que c’est quand-même agréable de participer à une action sans avoir aidé en rien.
Er de se laisser porter par ceux qui ont permis que tout soit mis en place pour rendre le cœur de ces voyageurs de l’espoir plus léger en rendant leur assiettes plus lourdes.
Les bénévoles sont à l’images de leurs bénéficiaires : multiculturels et bigarrés. Même si les cultures ne sont pas les mêmes et les couleurs plus faciles à porter quand elles sont sur les tissus que sur la peau.
Commence alors la déballe sous les yeux parfois rieurs, impatients, fatigués ou tendus des ventres vides.
Le lieu est à l’image de ce passage que vivent ces candidats au bonheur : en face d’un cimetière (sic), sale, bruyant et sous une route où la mobilité est une évidence pour ceux qui l’emprunte.
Ils rêvent de quitter cet endroit, de râler eux aussi à cause des bouchons, d’un patron qui ralent, des voisins qui ne disent pas bonjour ou des enfants qui empêchent de faire la sieste.
Mais pour l’heure les rêves sont mis de côté car il faut faire face au quotidien.
La distribution commence, je suis à la louche avec Danielle. D’autres bénévoles sont à la distribution d »habits, de produits de première nécessité, de boissons chaudes, à la charge des portables…
Le temps se contracte, ce moment passe très vite. Les visages en file se succèdent, chacun parle les langues qu’il peut. Merci, thank you, grazie, choukrane, et parfois pas un mot.
Une petite file avance avec pour seuls points communs le désir d’une vie meilleure. Pas d’une vie exceptionnelle, mais juste digne. Et le fait de bien charger son assiette.. en harissa !!
À la fin une échauffourée éclate, lors de la charge des téléphones.
Certains téléphones ont disparus, volés.
Le ton monte, les insultes et les gestes de menace s’échangent. Presque tout le monde essaie de calmer la situation. Du côté des bénévoles comme des bénéficiaires.
Quel drame quand on pense à ces émissaires dont le seul lien avec les leurs tiens dans ce bijou technologique.
On négocie, on explique, on comprends, on s’excuse car nous sommes en partie responsable. La situation s’apaise et nous repartons sur cette touche négative en essayant d’apprendre de cet écueil pour ne plus qu’il se reproduise.
Au retour le camion électrique s’arrête 100 mètre avant l’arrivée : batterie déchargé.
On le décharge de sa cargaison, range tout au dépôt, la dépanneuse arrivera….
Je rentre moi aussi, déchargé physiquement mais chargé émotionnellement.
Un grand merci à tous les membres de cette association pour être présents depuis des années pour donner bien plus qu’un repas ou un dentifrice : un peu d’humanité.
*
Compte rendu de la maraude du 26 juillet 2025
Maraude du 26 juillet 2025
Bonjour à tous,
Gérard :
Les équipes de maraude sont en place. Chacun trouve naturellement sa place, avec bienveillance, et parfois un peu d’humour pour alléger l’atmosphère. Mais il ne faut pas – et on ne peut pas – s’habituer à ce que l’on voit. Ces jeunes que nous croisons ont quitté leurs familles, traversé la famine, connu l’exil, et parfois la guerre.
Trois Afghans, anciens militaires, nous ont parlé des combats qu’ils ont menés contre les talibans. Ce ne sont pas des histoires lointaines : ce sont leurs vies. On lit la fatigue dans leurs regards. Leurs visages portent les marques de ce qu’ils ont traversé.
Certains restent à Vintimille, acceptant des petits boulots sous-payés, vivant sous un pont dans des conditions indignes. D’autres gardent l’espoir de régulariser leur situation, quelque part en Europe, pour enfin vivre normalement.
Merci à celles et ceux qui, chaque jour, leur tendent la main, sans jugement.
Félix :
Les trois hommes sont afghans. Ils ont encore le parler tranquille et doux de leur pays malgré, les fuites, les traques, les menaces, les coups qui ont meurtri leur corps au long de leur route d’exil. Ils nous sourient.
Celui-là me montre deux cicatrices sur sa cuisse et son mollet : « La balle est entrée ici et elle est sortie par là. Depuis j’ai mal, il faut m’opérer mais j’attends d’avoir les papiers pour aller à l’hôpital. » Son copain a eu de la chance, une balle a traversé son thorax de part en part mais il a survécu au tir des talibans.
Tous deux ont été soignés puis ils ont fui le pays. Là-bas, ils étaient militaires, ils ont laissé leur famille pour survivre. Je pense aux femmes seules cachées sous l’épaisseur des voiles, abandonnées au pouvoir des barbus˝ fils de dieu˝.
Le troisième homme est silencieux, ses yeux tristes sont cernés de bleu comme si on l’avait battu. Ils sont tous trois proches comme des frères. Ils comptent : « on est 9 afghans là sous le pont ».
Est-ce qu’on peut imaginer leur parcours depuis l’Afghanistan, leur marche obstinée vers nous ? combien de kilomètres, combien de frontières franchies, combien d’années de galère jusqu’à l’Europe ? combien de frères perdus sur la route ?
Enfin, en France, une ville où se poser, l’espérance d’un « papier », un dossier de demande d’asile, un travail clandestin pour survivre. Et le « verdict » de l’OFPRA tombe un jour mauvais : REFUSE. Malgré la balle des talibans dans le corps, malgré le désir profond de vivre parmi nous. OQTF. Obligation de Quitter le Territoire Français.
On les a ramenés en Italie où ils ont été enregistrés pour la première fois en Europe. Ils se cachent sous le pont à Vintimille. Ils ont déposé un dossier à la préfecture, ils attendent.
On est là, petit groupe d’amis solidaires, en face d’eux, si aimables toujours, tranquilles, patients. On peut juste les écouter, leur formuler des paroles d’espoir, leur offrir un verre de thé, serrer leur main.
Shara et Francoise :
Nous ne sommes jamais sûrs de ce que nous allons recevoir lorsque nous nous retrouvons au Mille Club de Fayence un samedi matin. Avant notre voyage à Vintimille….. samedi dernier, nous avons reçu une grande quantité de couvertures et de serviettes qui nous aideront énormément cet hiver !
Nos véhicules étant pleins à craquer, nous nous sommes rendus à Vintimille samedi soir pour distribuer de la nourriture et de l’eau aux personnes se trouvant sous le pont de l’autoroute. La police était présente en force – nous n’arrivons pas à comprendre la raison – une dissuasion ? une façon de rassurer les habitants sur la gestion de la situation par le maire ? qui sait !
Un mélange d’Afghans, de Soudanais, de la Maghreb, d’Africains de l’Ouest et d’Albanais nous attendaient, affamés et assoiffés à la fin d’une chaude journée. Ils étaient ravis de pouvoir choisir plusieurs t-shirts parmi la grande quantité que nous avions apportée avec nous ; ils me regardent d’un air incrédule lorsque je leur explique qu’ils peuvent en prendre plus d’un.
Tout est tellement contrôlé : où ils peuvent et ne peuvent pas aller, à quelle heure ils peuvent obtenir de la nourriture et de l’eau, quand ils peuvent se doucher (ils doivent s’inscrire auprès de Caritas pour le nombre limité de créneaux disponibles pour une douche dans les installations de Caritas), ou prendre une « douche de camp » fournie par la merveilleuse équipe de No Name Kitchen, sur le bord de la route.
Arrêt sur image imprimé sur nos rétines : « Le jongleur » de ce samedi soir. Grace au don d’une quarantaine de balles de tennis, reçu de la ressourcerie » La Source » à Montauroux, présenté en fin de distribution dans un panier parmi les t-shirts qu’ils choisissent avec soins. Le premier réfugié qui plonge ses mains dedans en ressort trois d’un coup et s’anime, nous montre pendant 30 secondes ses talents, et le sourire qui va auprès ! Eclat de joie simple et partagé, parmis d’autres heureusement, dans cet endroit toujours aussi sordide.
Françoise et moi avons dû soigner de nombreux petits maux : poignets foulés, ecchymoses, piqûres d’insectes, maux de ventre, maux de gorge – même l’été apporte son lot de défis à ceux qui vivent sous le pont.
Un jeune homme nigérien à la voix douce est revenu plusieurs fois pour discuter – il parlait très bien français et espérait que ses papiers seraient traités en temps voulu à Vintimille. Danielle lui a expliqué qu’elle avait été à Niamey il y a plusieurs années et son visage s’est illuminé lorsqu’il a parlé de sa famille et de sa maison, en haoussa et en français, et de ses espoirs pour l’avenir.
Lorsque nous sommes partis, le parking s’était vidé, tout le monde était parti à la recherche d’un endroit convenable pour la nuit, et les « carabiniers » n’étaient que trop heureux de remonter dans leur camionnette et de s’enfoncer dans la nuit.
Voici le compte rendu de Shara publié sur le site de la cagnotte de GoFundMe
29 juillet 2025par Shara Quartermaine, Organisateur
We are never quite sure what we are going to receive when we meet at the Mille Club in Fayence on a Saturday morning, before our trip to Ventimiglia…..last Saturday we received a huge amount of blankets and towels which will help enormously this winter! With our vehicles full to the brim we headed down to Ventimiglia on Saturday evening to hand out food and water to the people under the motorway bridge. The police were there in force – we cannot get to the bottom of the reason – a deterrent? a way of reassuring the residents that the mayor is managing the situation? who knows!
A mixture of Afghans, Sudanese, North Africans, West Africans and Albanians were waiting for us – hungry and thirsty at the end of a hot day. They were delighted to be able to choose several t-shirts from the large supply that we brought with us; they give me a look of disbelief when I explain that they can help themselves to more than one. Everything is so controlled; where they can and can’t go, what time they can get food and water, when they can shower (they have to register at Caritas for the limited amount of slots that are available for a shower at the Caritas facilities), or have a « camp shower » provided by the wonderful No Name Kitchen team, by the side of the road……..Francoise and I had to treat lots of minor ailments; sprained wrists, bruises, insect bites, upset tummies, sore throats – even the summer brings its challenges to those living under the bridge.
A softly spoken young man from Niger came back several times to chat – he spoke very good French and was hoping that his paperwork would be processed in due course in Ventimiglia. Danielle explained that she had been in Niamey several years ago and his face just lit up as he talked about his family and home, speaking Hausa and French, and his hopes for the future. When we left, the car park had emptied, everyone had gone to find somewhere suitable for the night, and the « carabinieri » were only too happy to jump back into their van and drive off into the night. Thank you for your continued support – it is hugely appreciated!



*
Compte rendu de la maraude du 28 juin 2025
Maraude du 28 juin 2025
... un samedi soir sur terre..
Bonjour à tous,
« Ce premier samedi de maraude d’été, grâce à vos dons nous avons pu réaliser une belle collecte avec beaucoup de denrées toujours aussi appréciées par tous. A Vintimille, sous une chaleur torride, nous avons installé nos tables le plus à l’ombre possible sur ce grand parking et commencé la distribution dans le calme. Beaucoup ont pris le temps de nous laisser leur téléphone à charger pour profiter de la très rafraîchissante salade de riz qui a fait de nombreux heureux. Ils se sont vraiment régalés. Ils remercient chaleureusement nos cuistots, notre association se démarque particulièrement à ce niveau-là. Ils nous ont demandé de venir plus souvent.
De mon côté, j’ai longuement discuté avec un pakistanais qui était arrivé à Vintimille la veille. Il avait quitté son pays en 2008, il était alors très jeune. Depuis il est passé par la Grèce où il est resté 4 ans, il a ensuite vadrouiller à travers toute l’Europe. Il était déjà passé par Vintimille, il trouve que ça a beaucoup changé et que l’ambiance est assez tendue. Nous ne le retrouverons pas le mois prochain, il continue vers les Pouilles car il connaît quelqu’un là-bas qui pourra l’aider…
J’ai trouvé qu’il m’a fait une remarque amusante…deux policiers en civil ont demandé le nom de l’association et les papiers de tous les participants… »Pourquoi vous demandent-ils vos papiers alors qu’ils savent bien que vous les avez et pas nous? Qui faut-il mettre en prison? »… »
Ariane
Notre équipe de 8 maraudeurs franco-belge de a pu servir une quarantaine de réfugiés de 19h jusqu’à 20h30 pour le dernier. Nous avons distribué cinquante très bon repas froid à base de riz, poulet et légumes et autant de sacs de nourriture, plus du thé à la menthe, café, beaucoup d’eau (petites et grandes bouteilles , et de l’eau supplémentaire dans 4 jerricans, produits d’hygiène, boxers et chaussettes, plein de t-shirts ont également été donné, ainsi que 4 ballons qui ont fait des heureux !! Des shorts et des tongs étaient demandés mais nous n’en avions pas… Ce soir-là le chargement des téléphones a eu du succès auprès de Jean-Francois.
Pas de femmes ni d’enfants ce soir, mais certains nouveaux visages. Les anciens plus sûr d’eux, les nouveaux souvent très jeunes arrivent soit en solo ou à deux/trois et on les reconnait par leur timidité à recevoir ou à demander, comme s’ils ne voulaient pas déranger. Peu d’entre eux parlaient, mais la plus part remercie avec leurs yeux. Leurs pays d’origine pour certains .. Soudan, Nigeria, Niger, Maroc, Pakistan …
En dessous du viaduc la chaleur est difficilement supportable d’après l’un d’entre eux. Il est revenu à Vintimille en semaine, revenant de 2 ans de vie en Allemagne. Ce nigérian était passé ensuite par la Belgique et avait traversé la France pour revenir en Italie à Vintimille. Mais il repart bientôt vers Sienne, car ici c’est trop dur de vivre dit-il. Un feu d’origine accidentelle a eu lieu la semaine passée sous le pont où ils vivent pour la plupart. D’après lui la cause, cette fois-là, en était les personnes qui cuisinent et le vent qui s’était levé ce jour-là…
Un couple trans y vit depuis l’année passée. Je me souviens d’elle tout au début, qui était coquette et soignée. Image déjà tellement contrastante avec l’environnement et l’hostilité qu’elle devait subir quotidiennement. Mais ce samedi elle était presque méconnaissable, son sourire n’avait pas complètement disparu mais était d’une grande tristesse. Danielle ou Ariane ont parlé avec elle et appris qu’elle avait subit encore des violences la veille … A la fin de la maraude son compagnon de galère est venu seul chercher plusieurs fois de l’eau dans deux bidons affreusement sales… Rosario lui a proposé un propre, et nous lui avons ajouté un de nos grands jerricans rempli. Son sourire était infini quand il est reparti la derrière fois avec ce « trésor »
Françoise
*
Compte rendu de la maraude du 31 mai 2025
Maraude du 31 mai 2025
Bonjour à toutes et à tous,
Gérard, organisateur de la maraude
Oui, on peut dire que cette Maraude a été tranquille, l’équipe est rodée, tout se met en place très rapidement, chacun a un rôle à jouer, la distribution peut commencer. Ces jeunes déracinées venant de pays lointain, Érythrée, Somalie, Soudan, Guinée, pays du Maghreb…attendent que l’on leurs offre
On essaie de porter un message clair : ceux qui arrivent ne sont pas invisibles.
La force d’une équipe de Maraude permet de transformer un moment de distribution, théoriquement pénible, en un moment de partage, presque joyeux, si l’on met de côté l’urgence de la situation.
Merci à tous les bénévoles, donateurs et à tous les fidèles qui nous soutiennent, et qui ont tissé des liens d’amitié, ou la solidarité prend tout son sens
Je laisse la parole à Catherine, Bernard, Rosario, Françoise
Témoignage de Catherine :
Cela faisait quelques mois que je n’étais pas retourné à Vintimille mais c’est toujours avec autant de plaisir que j’ai retrouvée toute l’équipe bien rodée au chargement et à la mise en place de la maraude. Nous retrouvons Rosario et Daniel toujours aussi chaleureux et efficace. Comme Shara, leur maîtrise de l ‘italien est un atout précieux lorsque certains migrants tentent de m’ expliquer leurs douleurs ou traumatismes.
A peine installée, Françoise me présente un jeune homme qui m ‘explique en anglais qu il s’ était fracturé le poignet il y a 3 semaines.Il était passé a l hôpital mais n’avait pas reçu d ‘attelle. Le poignet était encore gonflé et douloureux.Après un massage léger avec une crème à base d’ Arnica puis plus tard quelques pulvérisations avec la bombe de froid, il semblait déjà soulagé.
Il est resté avec nous une bonne partie de la soirée nous expliquant qu il avait 28 ans, qu il venait de New Delhi où il avait travaillé 5 ans puis avait voyagé dans de nombreux pays, qu’à un moment il était devenu fou, avait perdu tout son argent au casino et dans des paris. Il nous dit habiter seul dans une maison désaffectée.
Qu ‘est ce qui était vrai dans ce récit un peu décousu? Peu importe, il avait l’ air tellement heureux que nous échangions et nous intéressions a son récit.
J’ai accueilli ensuite un homme plus âgé marocain et Ghania m ‘a bien aidé pour que je comprenne qu’ il avait des problèmes de transit.
Grâce à notre équipe qui devient de plus en plus cosmopolite nous améliorons à chaque fois notre prise en charge.
Peu de soins lors de cette maraude mais toujours l’impression d’apporter une écoute et un soutien parfois aussi importants que les antalgiques délivrés.
Témoignage de Bernard
Pour cette maraude, j’ai repris du service, avec Michel, au poste de rechargement des téléphones. Celui-ci était ces derniers mois peu fréquenté, ce qui n’a pas été le cas cette fois-ci : une douzaine de téléphones y ont été rechargés.
J’ai longuement discuté avec deux jeunes afghans, âgés de 24 et 25 ans, dont l’un parlait et surtout comprenait bien le français, après avoir séjourné 3 ans à Paris. Mais l’impossibilité d’y obtenir des ‘papiers’ les ont conduit à venir tenter leur chance en Italie. Ils me racontent leur long périple, m’expliquent qu’ils ont quitté leur pays à cause de la menace des talibans … L’ un des deux me montre ses blessures aux ventre comme s’il voulait prouver la véracité de ses propos. Tous les deux prennent congés en fin de soirée avec une très grande douceur après l’intensité de nos échanges.
Témoignage de Rosario:
Maraude tranquille,très tranquille et tant mieux, la dernière fois a était très très animé.cette tranquillité ma permis , au post thé et café, de bien papoter avec des jeunes migrants et des jeunes ‘ sdf’ stables, hélas, sous le pont.
J’ai discuté longuement avec Amin(?) jeune somalien mais ne en Érythrée, depuis 5ans en ‘déambulation’ permanente en Italie , pays dont, si j’ai bien compris, bénéficie d’asile.
Amin a 22 ans, il ma avoué son addiction a l’alcool , il est conscient que cette situation ne l’aide pas ,moi je l’ai encourager a trouver un centre pour arrêté, mais c’est ne pas évident, je lui suggère de prendre sa vie en main car il a un atout primordiale, sa maîtrise de l’italien, et que sa place n’est pas d’être sous un pont, comme pour les autres d’ailleurs.
J’ai pu aussi,avec d’autres ‘stables’ sous le ponts ‘enquêter ‘ pour en savoir plus sur certains individus qui essayent de faire leur loi sur les nouveaux arrivés et les plus faible, et sont toujours les mêmes qui en
Témoignage de Françoise
Le voyageur parmi les réfugiés
Parmi les nombreux nouveaux visages ce soir, parti de New Delhi il y a 7 ans, un jeune indien solitaire de 28 ans très volubile. Il reviendra plusieurs fois nous parler, et il le fait dans un bon anglais. On comprend qu’après avoir travaillé 5 ans dans une sorte d’agence de voyage, et perdu toutes ces économies au jeu, il quitte son pays.
A voyagé du Sud ou Nord de l’Europe, en Russie jusqu’en Alaska ( où il fait très froid dit-il ).. Il voulait faire la traversé vers le Canada ou vers les États-Unis.. mais là il y a Trump .. Il débite calmement bien qu’à certaine allure, des noms de villes et des lieux, des noms de rues, des bouts d’histoires de différents pays.
L’Allemagne et Angéla Merkel, à Bruxelles la gare du Nord, Anvers et Bruges, puis Calais, Dunkerque et des stations de métros à Paris, la tour Eiffel, les grandes avenues, Emmanuel Macron et même la révolution française fait partie de cet étrange inventaire, où tout se tient. Il dit aussi avoir perdu la tête quelque part .. Et est-ce finalement du vécu ou est-ce sorti tout droit de son imagination riche et débordante (aidé par Google Map, dont il dit lui-même que c’est très utile) ?
A la fin de la distribution, on comprend que son téléphone est en charge chez Bernard et Michel. Il cherche son ticket pour le récupérer en vidant ses poches sur la table. Sans stress il le retrouve dans ses affaires sur un banc devant le cimetière, de l’autre côté de la rue ..
Il dit qu’il vit seul à Vintimille dans une grande maison (prêté et vide pour 10 ans), et travaille comme laveur de vitres et comme carreleur.
Remerciant tout le monde il s’en va le sourire aux lèvres, et heureux de cette perspective de nous revoir dans un mois
C’était bien d’être resté longtemps après les derniers, car ils ont été nombreux a venir prendre leur repas après tout le monde. Il y avait encore de tout pour tous !
Idée pour le mois prochain … racheter quelques balles de foot. Il y a longtemps certains étaient contents de jouer avant ou après le repas .. Cela rendait les choses peut-être plus légères.
Est-ce un signe visible que des tensions se sont installées entre eux, qui n’y étaient pas il y a 7 ou 8 ans.. ou alors en moindre mesure .. ? Mais l’alcool et la drogue n’avaient pas encore fait tant de ravage.
La présence de Sylvia de Rome était fort agréable, ainsi que Rhania qui parle l’arabe, jusqu’à Catherine qui a pu donner des soins et conseils à quelques personnes. Il y a aussi eu les sympathiques No Name Kitchen qui sont venus par deux fois chercher des affaires, vêtements et couvertures au début, et reste des sacs à la fin.
Ce fut une maraude calme sans débordement – mis à part quelques personnes qui prenaient plus que nécessaire et qu’il fallait freiner, avec très peu de policiers dans notre dos.. tous sans doute derrière leur écran pour LE match !
Une maraude qui ne présageait aucunement la suite des évènements sous le pont..
Pour nous se fut seulement un gros bouchon à la sortie de Vintimille, qui nous a toutefois permis de voir un petit camp de tentes, contre des piliers du pont au milieu de la Roya à ras de l’eau…
Voici le compte rendu de Shara publié sur le site de la cagnotte de GoFundMe
3 juin 2025par Shara Quartermaine, Organisateur
On Saturday things were quite calm in Ventimiglia – there were a few new faces and a few familiar faces, as always so happy to see Pays de Fayence Solidaire, with good food on offer, toiletries, towels, t-shirts and underwear. Catherine stood in as nurse and had quite a few people coming to see her. Some of the older refugees appear to have health problems due to bad nutrition and the unsanitary conditions that they live in. Sisi, a 23 year old young man from Sierra Leone, came to tell me that he has now been given temporary lodgings in Ventimiglia and much appreciated the help of Caritas in helping get his paperwork together. Last time I saw him, he had only just arrived and the situation under the bridge was very unsettled – so I was relieved to see that he was ok and still smiling! We had a huge selection of t-shirts to hand out and they absolutely love being able to choose a t-shirt that they like – there was much discussion about whether a V-neck t-shirt was only for women or could also be worn by men!!! These things are extremely important to them – needless to say an Adidas t-shirt was gone in a flash;-)
So thank you from all of us for your support and interest in the small amount of humanitarian aid that we can bring to those in difficult circumstances.



*
Compte rendu de la maraude du 3 mai 2025
Maraude du 3 mai 2025
Bonjour à toutes et à tous,
Bernard, organisateur de la maraude :
Cette nouvelle maraude a pu avoir lieu grâce à la fidélité de nos donateurs et de nos bénévoles ; vos dons, votre engagement et votre implication sont indispensables à la poursuite de notre action.
Lorsque nous sommes arrivés sur le parking, avec un peu de retard, on a tout de suite senti qu’il y régnait une certaine tension, car certains migrants s’interpellaient bruyamment. Nous avons alors installé rapidement le dispositif de distribution. Pendant ce temps là, Gérard a transféré de sa camionnette vers le véhicule des bénévoles de l’association NNK un important chargement de vêtements, chaussures, couvertures, serviettes de bain, produits divers, qui seront ultérieurement remis par leurs soins aux migrants.
Nous avons délivrés ce soir 70 repas chauds préparés par Eric et son équipe. Au menu : merguez, carottes, poireaux, navets, choux, courges, oignons, pâtes, épices … Plusieurs migrants sont venus féliciter les cuistots !
La distribution des 80 sachets de denrées non périssables, des produits d’hygiène et des vêtements a été assez rapide, la soixantaine de migrants se succédant calmement dans un flux continu.
Témoignage de Martine :
Je n’étais pas venue depuis quelques mois. Et j’ai été frappée par la détérioration de la santé des anciens qui stagnent à cette frontière. Notre Zébulon a pris 20 ans sur le visage… Par contre il se déplace très bien avec son pied plâtré et ses béquilles. D’autres ont perdu des dents et les sourires sont devenus plutôt tristes. La famille péruvienne est encore là !! Depuis l’été avec leurs 2 enfants. Une sensation de misère qui s’enkyste.
Policiers et militaires bien plus nombreux que cet été.
J’étais à la distribution de thé et café. C’est une place un peu particulière (qui me convient) mais ils arrivent après être passés à toutes les tables pour le repas, le sac repas du lendemain, l’hygiène, les vêtements… Les bras encombrés de sacs et difficilement une main libre pour tenir leur gobelet. Et bien sûr, tout le monde leur a demandé leur, nom, leur pays, parlé un peu avec eux. Arrivés au café, ils ont hâte de se poser pour manger chaud. Donc le contact est surtout en sourires et jeux d’équilibriste pour ne rien renverser. Mais ce contact est agréable et ils semblent plutôt comblés de la générosité de cette maraude.
Je suis donc repartie, comme toujours, vers mon monde confortable et sécure avec cette émotion ambivalente : contact agréable mais misère insoutenable, culpabilité et colère, tristesse mais « ne lâchons rien ».
Encore toutes mes félicitations aux Pays de Fayence, et je reste à disposition en fonction des besoins pour les distributions.
Témoignage de Gérard W. :
Aujourd’hui, des milliers de migrants fuient la guerre, la misère ou les persécutions. Ils arrivent dans nos pays, non par choix, mais par nécessité. Pourtant, ils sont trop souvent accueillis par la violence, l’indifférence ou le rejet.
Nous ne pouvons plus détourner les yeux. Nous ne pouvons plus accepter que des hommes, des femmes, des enfants meurent à nos portes, faute de solidarité ou de volonté politique.
Lors des maraudes, notre mission est de leur tendre la main, être à leur écoute, leur apporter un peu de réconfort avec un repas chaud, des produits d’hygiène et des vêtements chauds.
Merci à nos donateurs qui par leurs soutiens, nous permettent d’être présents sur Vintimille.
Témoignage de Rosario : Petit retour sur la maraude du 3 mai :
Électrique dès les premières minutes…… en effet quand la voiture de No Name Kitchen se positionne à côté de la mienne pour transférer des sacs de vêtements, un pakistanais qui est stable a XXMIGLIA depuis des années et probablement sous effet de ‘stimulant’ a insisté lourdement, d’abord avec moi puis avec la jeune fille de NNK, pour avoir un pantalon. Impossible de lui faire comprendre que ce n’était pas possible, car ça aurait donné aux autres un motif de venir en nombre, jusqu’à ce que Filippo le prenne à partie un peu moins diplomate que moi, et là le clash, qui se termine avec le début de la distribution.
Distribution bien organisée par Bernard et bien tranquille finalement.
Pas mal de jeunes erythréens plus les habitués de chaque maraude, quelques cas de dermatose parmi les migrants, que Claude a soigné, en donnant des crèmes apaisantes que l’ on avait dans la caisse.
Notre mission est d’apporter un peu de réconfort matériel et moral dans ce lieu sordide et vide de toute humanité, mais nous devons rester vigilants et fermes car il y a des personnes qui sont définitivement stables à XXMIGLIA qui cherchent à profiter de notre maraude pour en faire un marché parallèle.
Et de Bernard :
Le poste de rechargement des téléphones a été utile ce soir, et a permis de dépanner quelques migrants. Parmi eux, Omarzai, un jeune afghan, m’explique en français d’une voix très douce qu’il a séjourné pendant deux ans à Colmar. Mais, ne parvenant pas à y obtenir « les papiers », il a décidé de venir tenter sa chance ici en Italie en espérant que les procédures y seront plus faciles. Mais lui même estime que la probabilité d’y parvenir est très faible.
Les vêtements mis de côté pour les très jeunes enfants du jeune couple de Péruviens ont pu être remis à Philippo qui en fin de soirée les a raccompagnés à leur logement situé à plusieurs kilomètres du parking.
Au fil des mois et des années, de nombreux visages nous deviennent familiers. Mais il y avait aussi ce soir beaucoup de très jeunes gens qui semblaient être arrivés récemment.
Depuis de longs mois, une femme est présente sur le parking, souvent avec un chariot ou quelques valises. Jusqu’à présent, elle se tenait toujours solitaire, à l’écart, comme enfermée dans une sorte de mutisme. Pour la première fois je l’ai découverte plus détendue, discuter avec d’autres migrants, ce qui m’a conduit à dialoguer avec elle. Elle parle un peu le français, déclare s’intéresser à l’apprentissage des langues et avoir travaillé pour une grande organisation humanitaire. Je ne parviens toutefois pas à la comprendre totalement, et à savoir si elle parle d’une expérience passée ou d’un souhait pour le futur …
Il est triste de constater les dégâts de l’alcool ou de la drogue sur certains migrants. En fin de soirée, Christine soigne l’un d’entre eux qui ne parvient même plus à rester assis sur le tabouret utilisé par les patients. Lorsque nous partons, il git pratiquement à même le sol du parking, avec pour seule protection son duvet.








*
Compte rendu de la maraude du 5 avril 2025
Maraude du 5 avril 2025
Bonjour à vous toutes et tous,
Shara, organisatrice de la maraude :
Un grand merci à vous pour vos dons, votre soutien et votre générosité : sans vous nos maraudes ne seraient pas possibles ! Et un grand merci aussi à Jeff et Ariane pour le repas délicieux qu’ils ont préparé pour les jeunes à Vintimille.
La situation à Vintimille est très tendue et particulièrement compliquée en ce moment à Vintimille et notre aide y est d’autant plus pertinente. Nous savions que les choses allaient être un peu difficiles car nous avions eu des retours d’autres associations pour les deux jours précédents, mais il semble que les choses se soient précipitées le samedi soir. A aucun moment nous n’avons été en danger (et nous avons eu l’impression d’avoir la moitié des forces de l’ordre à nos côtés!), mais on sentait les tensions.
Ces pauvres gens sont comme des animaux dans une cage; ils sont coincés entre la rivière et un grillage qui s’étend sur toute la longueur du pont; ils ne se sentent pas en sécurité et ne sont pas désirés; le désespoir commence à s’installer.
L’un d’entre eux m’a dit : « Nous avons survécu à un voyage terrible pour arriver ici, pire que tout ce que vous pouvez imaginer. Nous ne sommes pas venus ici pour nous battre entre nous ou pour créer des problèmes. Nous sommes venus à la recherche d’une meilleure vie, mais il n’y a plus d’espoir d’une meilleure vie en Europe aujourd’hui; il n’existe plus”.
Je laisse la parole à Danielle, Ariane, Françoise et Gérard W.
Témoignage de Danielle :
Samedi 5 Avril fût une maraude particulière. Il est vrai que depuis quelques jours nous pouvions nous rendre compte qu’il y avait un peu d’électricité dans l’air entre migrants.
Sûrement due à la promiscuité sous ce pont de Vintimille qui leur sert d’abri. La misère humaine et sociale favorise l’absorption d’alcool ce qui rend l’être humain plus agressif.
Pour la première fois depuis deux ans que j’adhère à notre Association Pays de Fayence Solidaire, j’ai constaté l’intervention de la police italienne. Comment en vouloir à nos ami(e)s migrant(e)s ?
Témoignage d’Ariane :
Ce samedi, pour une première fois, Jean-François et moi avons préparé le repas pour la maraude. Nous avons concocté un couscous avec de délicieux légumes de notre marché paysan et du poulet et des merguez de notre boucher halal préféré. Shara s’est occupée du riz qu’ils apprécient tant.
Vers 16h, nous sommes enfin prêts à rejoindre l’équipe du soir pour la maraude. Trois voitures sont en route pour notre lieu de rendez-vous. Notre van, rempli de vêtements, couvertures et tentes que Shara a préparés pour les remettre à l’association No Name Kitchen. Ils sont toujours très reconnaissants des nombreux dons qu’ils redistribuent ensuite aux personnes vulnérables sur le terrain.
Nous arrivons vers 19h et prenons notre temps pour nous installer. À notre arrivée, nous ressentons immédiatement la tension qui règne sur le parking. On nous explique qu’il y a eu des conflits entre les personnes qui sont installées sous le pont. Il y a eu des incendies de tentes, et les pompiers ont dû intervenir. Ce soir, sur notre parking, nous sommes rassurés par la présence des carabinieri car celle-ci apaise les tensions.
Les langues se délient, nous discutons peut-être plus que d’habitude, certains ont besoin de nous confier que leur situation est difficile, qu’ils sont dans une impasse et ne savent pas s’ils réussiront un jour à obtenir des papiers, un vrai travail …
En tout cas, mon cœur se réchauffe quand je les vois revenir demander une deuxième portion de repas chaud. Cela doit leur faire du bien de manger un peu et de sentir le réconfort que nous pouvons leur apporter.
J’ai rencontré un homme qui venait du Bangladesh, il a traversé tant de pays pour arriver en Italie. Un voyage qu’il a principalement fait à pied. C’est incroyable. À la fin de cette maraude, je me dis que nous sommes vraiment très utiles malgré le fait que nous aimerions tellement pouvoir faire plus pour ces personnes.
Merci à tous pour vos dons, votre temps, votre énergie et votre investissement qui permettent tout cela !
Témoignage de Gérard W. :
Effectivement une maraude pas comme les autres, nous avons pu constater en arrivant sur le parking de Vintimille la présence d’une vingtaine de militaires et policiers italiens qui laissaient présager des tensions au sein des réfugiés.
La distribution alimentaire s’est relativement bien passée, à la suite de quoi il y a eu un débordement lié à un Nigérien qui a voulu exprimer sa colère car pendant la nuit il avait tout perdu, son argent, ses papiers, le feu ayant été mis à sa tente, donc plus d’hébergement .
Une image reste gravée dans ma mémoire : ce réfugié Nigérien (Salomon) exprimant sa colère, debout faisant face à une vingtaine de policiers armés de matraques et de boucliers.
Merci encore à Shara qui a su désamorcer momentanément cette situation .
Et de Françoise :
Au stand de la distribution des vêtements, un jeune homme de Sierra Léone de 23 ans échoué ici après avoir déjà passé 3 ans en Allemagne.
Il parle l’anglais, et dit parler un peu le français, compte jusqu’à 20 et cite quelques mots qui lui reviennent en mémoire de ses années scolaires.
On rit ensemble, il a envie de parler. Il dit sa reconnaissance envers nous tous, que le repas est trop bon ce soir.
Au même moment nous assistons impuissants à une bagarre, des cris et à l’intervention en nombre des forces de l’ordre italienne.
Il continue de parler pendant qu’on sent la tension à quelques pas de nous.
Il dit sa décision de retourner au pays.
Qu’ici c’est vraiment trop dur sous ce pont.
Que quand il téléphone en mode vidéo avec sa mère, il se mets dos au cimetière pour ne pas lui montrer l’endroit où il vit.
Il dit sa peur qu’il serait laissé dans la rivière toute proche s’il meurt, qu’il n’y a aucun respect pour les morts dans cet endroit.
Que s’il retourne au pays, au moins il mourra dans la dignité et sera enterré auprès de ses parents.
Oui, il veut rentrer chez lui.
Voici le compte rendu de Shara publié sur le site de la cagnotte de GoFundMe
6 avril 2025par Shara Quartermaine, Organisateur
Hi – I have a quick update for you from us in Fayence and the situation in Ventimiglia. Last night we took our hot food, drinks, clothes, blankets, toiletries and phone chargers down to Ventimiglia for our monthly « maraude ». We had a rendez-vous with No Name Kitchen to hand over lots of blankets and clothes for them to distribute when they are providing their shower service 3 times a week to those under the bridge – a MASSIVELY important aid – both physically beneficial and morally beneficial. I am deeply concerned about the mounting tensions under the bridge at Ventimiglia; last night there was a great deal of unrest and the police were there in riot gear. I must insist that none of this aggression is aimed at us and we never felt in any way threatened. However there are rivalries between different nationalities and it would appear that things are getting increasingly complicated. One young man from Guinea told me that the situation was untenable – he said, « The journey we embarked on to reach Europe was worse than anything you can ever imagine. Once we arrived here we thought we would have a future and be treated with dignity, but the opposite is true. We did not come here to fight amongst ourselves, or to look for trouble; we came here for a better life. » There is so little hope for them (and it is hope that has kept them going on this relentless journey). They are like caged animals, caught between the river and metal grills that run the entire length of the bridge. The young volunteers present in Ventimiglia do their very best to make life as bearable as possible for them; we do our very best in a tiny way to feed and clothe them and treat them with humanity and kindness. Let’s hope that the small amount that we can do for them, brings them a small amount of comfort. Thank you so much for taking the time to read this and for continuing to support our work in Ventimiglia and Ukraine.


*
Compte rendu de la maraude du 8 mars 2025
Maraude du 8 mars 2025
Bonjour à toutes et à tous,
Une fois de plus, la ténacité et la générosité de nos donateurs et bénévoles nous ont permis d’organiser cette maraude.
Le repas chaud a été préparé par des collégiens de la section Segpa du collège de Montauroux, une belle équipe animée par leur professeure Camille Portelli ; un excellent Chili Con Carne qui a été très apprécié par la soixantaine de migrants présents ce soir là à Vintimille.
La veille de la maraude, Claude, Félix et Françoise ont pu dialoguer avec ces élèves et leur ont présenté un diaporama et un film. Cela leur a permis de découvrir les conditions dans lesquelles survivent les migrants et de s’interroger sur la façon dont ils pourraient les aider. Ce repas constitue donc aussi pour ces élèves leur première action concrète de solidarité avec les migrants.
Vos dons ont été abondants, ce qui nous a permis d’augmenter les quantités dans les sacs de nourriture distribués, et de remettre à l’association No Name Kitchen une importante quantité de tentes, de vêtements et de chaussures.
Sur le parking, nous avons retrouvé trois bénévoles qui se sont impliqués dans la mise en place du mémorial de la Commemor’Action du 6 février 2025 en hommage aux 49 personnes décédées à la frontière franco-italienne depuis 2016, et plus récemment à l’enterrement de Yonas décédé le 8 février dernier. Nous y avons également rencontré des bénévoles de l’association Karama Collective Solidarité présents pour quelques jours à Vintimille.
Témoignage de Félix :
Debout, une main sur la poignée de sa grande valise, elle attend, toute seule, dans un coin du parking. Ce soir, il y a un homme qui lui fait face à 100 mètres, assis sur le mur délabré contre le grillage qui « interdit » l’accès à l’abri sous le viaduc.
Lui aussi attend notre arrivée, son bagage serré entre ses jambes.
Voyageurs sans destination, égarés, après quel périple ?
Les yeux de l’homme s’allument à notre sourire, la femme s’avance à petits pas jusqu’à nous, voilà un moment de chaleur à vivre pour égrener le temps, des mains tendues, des paroles humaines au-dessus du grondement de la route, des marmites encore fumantes d’un bon plat épicé odorant qui aidera à tenir debout jusqu’à demain.
Maintenant, ils sont quelques dizaines devant nous, en file indienne, ils attendent patiemment leur tour.
Leurs visages disent leur terre de naissance, Afghanistan, Erythrée, Soudan, Maghreb, Afrique occidentale … diaspora miséreuse échappée de pays blessés, ravagés par les guerres, verrouillés par des pouvoirs obscurantistes, où être jeune ne suffit pas à espérer. Il y a chez eux une famille à nourrir, il faut à tout prix avancer, passer par-dessus les frontières, parvenir à faire patiemment sa place quelque part dans un pays où vivre digne.
Samir, lui, a renoncé. Dans 4 jours il retourne au pays. Sa fille a onze ans, elle avait deux ans quand il est parti.
Certains sont là depuis des mois, on les reconnait, on sait un peu de leur histoire, Jawal, Abdellha , Mustapha …ils zonent ou ils travaillent alentour, attendent les « papiers », un meilleur salaire pour se loger enfin, se fixer, ne plus être le migrant, le SDF, aider la famille qui espère là-bas.
Ils veulent exister. Simplement. Dignement. Ils ont tellement marché pour ça. On est juste là pour ça, les aider un peu à tenir debout. On est une belle équipe.
Ce sont les jeunes élèves de la SEGPA du collège de Montauroux qui ont préparé le plat. Ils ne savaient pas pour qui ils avaient cuisiné. On leur a expliqué. Ils sont fiers de ça, ils voudraient aider plus. On est fiers d’eux.
Témoignage de Catherine :
Une maraude toujours aussi bien ficelée où chacun connaît bien son poste. Une fois de plus je me suis retrouvée à servir avec Ariane et Danielle le délicieux chili con carne dont le fumet nous a mis en appétit pendant tout le trajet dans le fourgon de Félix.
Cela ne m’a pas empêché d’intervenir à la demande d’Emmanuelle pour une douleur à la main dûe à un coup. Un peu de gel Arnica et du froid en bombe ont eu l’air de soulager ce monsieur qui ne parlait pas français.
Heureusement Danielle était là dans son rôle de traductrice bien utile.
C ‘est là que la barrière de la langue se fait sentir et où l’on se dit qu’il serait temps d’apprendre les bases d’italien.
La soixantaine de migrants ont semblé se régaler après leur journée de ramadan. Certains semblaient effectivement avoir grand faim lors de notre installation et s ‘impatientaient d’être servi.
Nous avons retrouvé des visages connus, des échanges de sourire, des remerciements, des regards plus timides.
En cette après-midi où il pleut des cordes, je ne peux m’empêcher d ‘avoir une pensée émue pour tous ces migrants qui pour la plupart ont pour seul toit, le pont de l’autoroute et qui heureusement peuvent avoir un peu de soutien grâce aux associations comme No name Kitchen que l’on a pu rencontrer pendant cette maraude
Témoignage de Jeff :
Samedi 8 mars, nous partons à nouveau bien chargés en direction de Vintimille. La camionnette Agile Auto est remplie de vêtements, tentes, couvertures. Notre premier arrêt nous conduit chez No Name Kitchen, où nous déposons ces précieuses fournitures. Chaque jour sur le terrain, ils connaissent parfaitement les besoins urgents de ceux qu’ils aident. Certains auront plus besoin de tentes, d’autres de chaussures ou de couvertures. Leur enthousiasme face à ces dons est palpable, ils vous remercient tous.
Peu après, nous nous installons sur le parking, à nouveau côté pont. Est-ce le fait d’être plus éloigné de la police, ou le plus faible nombre de migrants, mais cette configuration crée un espace propice aux échanges plus longs. Les gens restent davantage, se retrouvent dans des discussions simples et chaleureuses, et beaucoup en profitent pour se resservir du délicieux plat chaud que les élèves de Segpa du collège de Montauroux ont préparé avec tant de soin. Un grand merci à eux pour ce geste si généreux.
La distribution se déroule sereinement, et au final, après quelques retardataires, 86 sacs de nourriture trouvent preneur. Peut-être quelques doublons, mais cela représente tout de même une 70aine de personnes aidées, chacune avec sa propre histoire, son propre besoin. Les dattes, disposées en libre-service, sont particulièrement appréciées, surtout en ce mois de Ramadan où le partage et la solidarité prennent une signification toute particulière.
Je retrouve aussi notre ami du Cachemire, Il attend toujours ses papiers et nourrit l’espoir de pouvoir travailler en France. Sa patience, sa dignité et son regard résolu me rappellent les combats invisibles de tant d’autres, qui, comme lui, cherchent une place dans un monde qui semble parfois bien trop froid pour les accueillir.
Pour terminer quelques paroles de Tiken Jah Fakoly “Ouvrez Les Frontières » qui résonnent avec le parcours de tout ces jeunes …
[…]
Ouvrez les frontières, ouvrez les frontières
Ouvrez les frontières, ouvrez les frontières
Nous aussi on veut connaître la chance d’étudier,
La chance de voir nos rêves se réaliser,
Avoir un beau métier, pouvoir voyager,
Connaître ce que vous appelez liberté.
On veut que nos familles ne manquent plus de rien,
On veut avoir cette vie où l’on mange à sa faim,
On veut quitter cette misère quotidienne pour de bon,
On veut partir d’ici car nous sommes tous en train de péter les plombs !
[…]
Témoignage de Bernard :
Alors qu’il rechargeait son téléphone, je me suis assis sur le tapis à côté de Yassine, et nous avons très longuement échangé, car il était content de parler français et de me raconter son long parcours depuis qu’il a quitté la Tunisie. Il me décrit son séjour à Nice, où il a pu travailler comme brodeur & couturier ; et où il a pu se faire opérer du genou, mais avec des séquelles suite à une mauvaise prise en charge post-opératoire par un kiné. Il a même brièvement travaillé dans le pays de Fayence ! Puis il a dû retourner en Italie où son périple l’a finalement conduit sous ce pont à Vintimille. On le sent las, désabusé, fatigué. Il n’en peut plus de cette vie misérable et sans espoir. Alors, il a décidé de bénéficier de « l’aide au retour » et dans quelques jours il va rentrer chez lui, retrouver sa femme et sa petite fille de 11 ans. Alors, après cet échec, il va tenter d’y recommencer une nouvelle vie …













*
Compte rendu de la maraude du 8 février 2025
Maraude du 8 février 2025
On ne vous remerciera jamais assez pour votre générosité, votre constance et aussi votre réactivité : en effet, nos demandes varient un peu d’une maraude à l’autre et vous répondez toujours précisément à nos demandes spécifiques et cela nous permet de répondre au mieux aux besoins des migrants !
Voici les témoignages de trois maraudeurs du 8 février :
Gérard, organisateur de la maraude :
Une maraude étonnante. Lors de la préparation de la maraude, je regardais tous jours la météo qui annonçait une forte pluie sur Vintimille. Il n’en a rien été…
Cette distribution de nourriture s’est passée dans la convivialité avec beaucoup d’échanges, de sourires, de remerciements.
Admiration pour ces jeunes qui ont déjà rencontré les pires épreuves et qui croient à l’avenir. Ils aspirent tout simplement à une vie meilleure… n’est-ce pas légitime ? Ils ont largement remercié pour le plats chaud préparé par Shara, pour notre présence. Cela a été un moment de détente pour eux, avant d’aller retrouver leurs abris sous le pont, dans le froid, au milieu des rats…
On sait pourquoi on est là !
Bernard :
Atmosphère sourde, lourde, angoissante, de se retrouver face à ce cimetière de Vintimille. Il faut dire que deux jours plus tôt, ce 6 février, j’ai participé à la Commémor’Actions à la frontière entre Menton et Vintimille, pour honorer, dans le cadre de cette journée internationale, la mémoire de toutes les personnes décédées à cause des frontières, dont 49 sur celle de Vintimille depuis 2016 … Et ce matin même avaient lieu les funérailles de Yonas, jeune Erythréen de 26 ans, décédé quelques semaines plus tôt, dernière victime de la frontière de Vintimille.
Alors, oui, j’étais à la fois triste et en colère en arrivant sur ce parking de Vintimille. Ce soir, je suis posté à l’accueil et à la distribution des sacs de denrées pour le repas du lendemain. Certains migrants sont taciturnes, parfois l’air hagard, le regard éteint plein de tristesse, d’absence, d’éloignement. Mais la plupart sourient lorsqu’on leur dit “bonjour”, discutent brièvement car ils sont dans la file, ouvrent discrètement mais avec curiosité, leur sac de victuailles.
La distribution s’est déroulée très rapidement, car les migrants n’étaient qu’une soixantaine environ. On avait ce soir beaucoup de produits frais “en vrac”, car les dons recueillis le matin ont été abondants, et tout est parti, ce qui montre combien les migrants ont faim et sont demandeurs de denrées supplémentaires. C’est vraiment une bonne formule que de pouvoir leur proposer ainsi ce petit supplément qui leur permet également de choisir ce dont ils ont envie.
Du coup, certains sont restés un peu avec nous, après la distribution, autour d’une tasse de thé ou de café. Il régna alors une ambiance conviviale, amicale, presque familiale, alors que nous discutions avec Jawad, présent à Vintimille depuis bientôt 4 ans, content que ses deux frères qui travaillent en Espagne soient venus lui rendre visite. Malheureusement, il s’est fait voler son téléphone en allant les chercher à la gare, et nous n’avons pas pu lui en fournir un pour le remplacer.
Mais, en fin de soirée, les rats sont apparus sur le parking, comme pour nous rappeler à la réalité d’une situation terrible pour tous ces migrants qui survivent sous ce pont à Vintimille.
Et Françoise :
Ce samedi notre quotidien ordinaire s’est mélangé pour quelques heures aux histoires de vies peu ordinaires. Chaque regard croisé a une histoire différente à raconter, unique. Une nouvelle fois nous étions ce soir un petit groupe uni auprès d’eux. Grâce aux valeurs que nous défendons et à la générosité de vos dons, au temps que vous offrez à travers l’association, nous pouvons leur offrir une pointe d’un soutien moral, une aide à tenir, un peu de confort, un repas équilibré bien épicé, les protéger un minimum du froid de cette prochaine nuit qui ressemblera à tant d’autres. Peut-être aussi leur laisse-t-on un peu de force, un peu d’espoir pour plus tard.
Mais parfois tout s’arrête brutalement. Au cimetière juste en face de la distribution repose loin des siens, depuis ce samedi, le jeune Erythréen de 26 ans, YONAS, mort comme tant d’autres à cause d’une frontière fermée.
Voici le compte rendu de Shara publié sur le site de la cagnotte en ligne de GoFundMe
10 février 2025par Shara Quartermaine, Organisateur
Hi – on Saturday we spent another wet and wintery evening in Ventimiglia handing out hot spicy chicken and shakshuka sauce with rice, sweet mint tea and lots of fruit and hardboiled eggs. There were quite a few young (probably minors) Eritreans who looked very withdrawn and cold. No Name Kitchen (an NGO that operates in Ventimiglia) took lots of blankets, coats and shoes off us so that they can hand them out over the next few days. We had ponchos, hats and gloves to give everyone, as well as a toiletry bag for everyone. Even though it was drizzling, damp and cold, many of the migrants stayed to chat – they seemed to appreciate the hot food and drinks and the protection of our huge umbrellas which gave them some shelter from the elements. It makes it even harder when we have to leave and we know that they are going to have a pretty cold and wet night by the river – but we will work hard over the course of the next month to get more blankets and coats in for them. We are also supplying tents to No Name Kitchen so that they can hand them out when most needed. Thank you for supporting us in all that we do. As of this year we will also be accompanying asylum seekers in France – helping with canteen fees for children and lodgings for those who are waiting for their paperwork to come through. We will continue to participate at the Food Distribution once a month in Ventimiglia but have broadened our scope to include the needs of families who are in need of support in France.












*
Compte rendu de la maraude du 11 janvier 2025
Maraude du 11 janvier 2025
En ce début d’année, nous vous invitons à partager un film et un verre de l’amitié avec l’équipe de Pays De Fayence Solidaire :
« l’Histoire de Souleymane » (France 2024 – 1 h33 )
programmé le 24 janvier à 20h00 à la Maison Pour Tous/ Cinéma de Montauroux.
Cette projection sera suivie d’un échange et du pot de l’amitié solidaire !
Merci à vous toutes et tous, donateurs et bénévoles : grâce à votre générosité et votre soutien, nous avons pu préparer 80 sachets alimentaires pour distribuer le soir, et donner aussi des fruits et des biscuits à une autre association pour la distribution du dimanche.
L’équipe “vêtements” s’est trouvée bien occupée avec les dons de vestes, couvertures, vêtements, tentes, etc ! Tout a été distribué ce soir là à Vintimille.
Merci aussi à Éric et à son équipe pour la préparation et la cuisson d’un délicieux repas chaud – bien apprécié par les migrants au froid sur le parking, au long de la rivière.
Shara avait des tentes et des chaussures à donner à Progetto, une association italienne que nous aidons à Vintimille et qui les distribue au fur et à mesure cet hiver à ceux qui en ont besoin.
Ce fut une maraude calme ; de petits groupes de migrants sont arrivés, impatients de recevoir leur barquette de nourriture chaude dans le froid humide du parking. Les couvertures et les vestes d’hiver étaient très demandées et heureusement nous avons eu beaucoup de gants, de bonnets, d’écharpes et de ponchos de survie à leur donner aussi.
Je passe la parole à nos Maraudeurs et Maraudeuses :
Témoignage d’Oliver :
Cela faisait plus d’un an que je n’avais pas participé à une maraude à Vintimille. Celle-ci s’est déroulée très calmement avec seulement une soixantaine de migrants. J’ai brièvement parlé avec 2 ou 3 Ghanéens qui étaient très contents de savoir que j’avais visité leur pays et parlais quelques petits mots de leur langue, Twi. J’étais au poste « Hygiène » avec Ghania, qui m’a bien aidé en communiquant avec les Marocains et les Soudanais en arabe ! Ils étaient très contents de trouver une bénévole qui parlait leur langue natale!
Témoignage de Ghania:
Première collecte et première maraude, une journée remplie d’émotion et partage. J’ai été bien reçue par l’équipe, très bonne ambiance et très bonne communication avec beaucoup d’entraide. Merci à vous tous pour votre humeur et votre dévouement, j’espère avoir la même niaque que vous tous. Au plaisir de vous revoir, merci à toi Shara d’avoir cru en moi et me donner celle chance d’intégrer cette courageuse équipe.
Témoignage de Marina :
Encore une maraude enrichissante, menée avec une équipe toujours aussi agréable. Cette fois nous avons commencé dans une ambiance un peu mouvementée, avec une personne tourmentée, mais profondément touchante. Apres l’avoir servie, nous avons pu continuer la distribution dans un climat plus serein, soutenus par l’énergie de mon duo de choc, avec Danielle. Ce qui m’a particulièrement marquée, ce sont deux jeunes hommes, grands et élancés, dont les regards vagabondent, comme perdus dans un état de choc post-traumatique. Ils étaient complètement bouleversés. Ce fut un moment difficile, chargé d’émotions, de voir à quel point certains jeunes peuvent porter en eux des épreuves si lourdes. La maraude s’est conclue par une rencontre avec un Péruvien arrivé il y a deux mois. Malgré les difficultés qu’il traverse, il s’est montré ouvert à la discussion et profondément reconnaissant. Encore un instant de partage, empli d’humanité, de tolérance et de bienveillance.
Témoignage de Christine, notre infirmière :
Un petit retour côté soins. J’étais très sollicitée au sujet de douleurs multiples : dents, articulations, courbatures, maux de gorge, états grippaux…..deux personnes avec des problèmes digestifs. La crème pour les mains et le corps était très demandée. J’étais très perturbée d’entendre les hurlements continuels d’une personne, au début de la maraude ; de voir un jeune homme avec des plaies purulentes à la tête, en visage et au cou. Il m’a dit avoir été agressé par plusieurs personnes. Je garde l’image de deux jeunes hommes disparaissant vers le pont, dont un sautillant avec ses deux béquilles.
Voici le compte rendu de Shara publié sur le site de la cagnotte en ligne de GoFundMe
12 janvier 2025par Shara Quartermaine, Organisateur
A fairly calm distribution last night with a small group of refugees waiting for us upon our arrival at Ventimiglia. It was damp and cold and they were thrilled to have a hot meal and drink. We had quite a few blankets and coats with us, and lots of warm gloves, scarves and hats. A good friend joined us last night and it was such a bonus to have her as she speaks fluent Arabic – which made explaining medical problems so much easier. We do manage to communicate, often with the help of another refugee, but it does speed up the process when there is less of a language barrier! Many Sudanese and quite a few North Africans – some new arrivals trying to make sense of how everything works at Ventimiglia. Word of mouth plays a big part; undoubtedly money changes hand for information given, but there seems to be enough of a network of people on the ground, that invariably those coming through Ventimiglia find their way to the grim car park opposite the cemetery, and know that at least there they will find a hot meal and a kind face. We will continue to do our best for them this year – it is not much in the general scheme of things, but gives them a little comfort for a short while on their journey. Many thanks to all of you in your continued support of our efforts.












*
Compte rendu de la maraude du 1° janvier 2025
Maraude du 1° janvier 2025
Nous avons commencé ce Nouvel An de 2025 avec une maraude “supplémentaire” à Vintimille – un dahl aux lentilles et épinards préparé la veille pour 60 personnes et un départ du canton à 10h30.
Nous avons partagé le parking de la distribution avec une autre association – NoNameKitchen – qui assure les douches “artisanales” pour les réfugiés sous le pont.
Maraude très calme, avec des visages familiers, souriants, et nous souhaitons une bonne année!
Petit point : en 2024 les 26 équipes qui se sont engagées à aider à Vintimille ont distribuées un total de 29.706 repas!
Voici aussi le compte rendu de Shara publié sur le site de la cagnotte en ligne de GoFundMe
1 janvier 2025par Shara Quartermaine, Organisateur
A very short update to wish you all a Happy New Year and to say that we started this year with a bang. 8 of us went down to Ventimiglia today to serve lunch to about 40 people – there was a “hole” in the Food Distribution calendar and so we decided to fill the gap. We served up spicy dal and rice, hot tea and coffee, bread and fruit. Another association was there too providing hot water for New Year’s Day showers for those that wanted one:-) all in the salubrious setting of the car park opposite the cemetery !

*